Projet Verrecchia : version 3

 

Notre avis : Une évolution qui, comparée à l’énormité du projet de mars 2018, ne peut qu’être saluée. Cela montre que la contestation qui s’est exprimée alors a permis de faire évoluer ce projet. Néanmoins, la méthode retenue par cette majorité municipale, en excluant la concertation préalable, se prive d’un projet qui aurait pu être celui des Saint-Loupiennes et des Saint-Loupiens.

 

Décidons Autrement Saint-Leu continuera de se battre pour obtenir de la majorité une inflexion de sa politique en termes d’urbanisme. Nous nous opposerons à la réalisation de cet ensemble à moins d’obtenir de la majorité :

  • D’y intégrer de la mixité sociale
  • Des garanties solides pour soutenir les commerçants locaux
  • L’ouverture immédiate d’une véritable concertation multilatérale pour l’articulation dans le temps et dans la stratégie urbaine des différents ensembles immobiliers à venir, c’est-à-dire une consultation sur un véritable projet de ville, totalement inexistant à ce jour.

Lundi 30 novembre, tous les élus du conseil municipal ont été conviés à une présentation de la version finale du projet. Mme la maire a introduit cette réunion en expliquant qu’il s’agit de la version définitive qui sera retenue et doit être mise en œuvre rapidement (premiers votes au conseil municipal du 15 décembre, lancement des travaux fin 2021 pour livraison début 2024).

Il s’agit bel et bien d’une troisième version présentée après le projet initial de mars 2018 ( voir notre article ), lors d’une réunion publique houleuse, puis d’une exposition en octobre de la même année qui présentait déjà des évolutions ( notre compte-rendu).

Aujourd’hui, force est de constater que la vive opposition manifestée par la population lors de la présentation initiale a permis de faire évoluer le projet dans une direction positive :

  • Réduction de l’emprise même du projet qui ne « touche plus » au parc du Charme au Loup. L’entrée principale du parc se ferait désormais au niveau d’une placette circulaire agrémentée d’une fontaine, à l’emplacement de l’actuel bassin (certes en piteux état faute d’entretien).
  • La superficie de terrain concernée passe de 6 325 m2 à 5528 m2. Un bâtiment initialement prévu en surplomb du parc disparait et la recomposition avec le déplacement de l’aire de jeu n’est plus à l’ordre du jour.
  • Le nombre de logements est revu à la baisse : il s’agirait désormais de 140 logements, soit environs 20 de moins que prévus lors de la deuxième version (même si les chiffres du premier projet semblent avoir été surévalués a posteriori comme pour exagérer l’effort de réduction…  Dans notre article de novembre 2018, nous dénoncions la manoeuvre : en mars 2018 Verrecchia annonçait 9 bâtiments R+3+combes de 15 à 18 lots chacun. Soit en réalité 135 à 162 logements…et non 180 à 190 comme annoncé après coup. Aujourd’hui, on nous dit passer de 170 à 140, mais là encore, le différentiel semble avoir été artificiellement gonflé, si on prend la fourchette basse évoquée dès mars 2020… De là à penser que la réduction obtenue par Madame la Maire était entendue dès l’origine, il n’y a qu’un pas).
  • Le bâtiment donnant sur l’avenue de la gare est affiné et l’accès au parking (240 places dont 80 seront à usage public) se ferait par une voie de plain-pied (et non plus par rampe) uniquement sur l’avenue de la gare au niveau du carrefour avec la rue Gallieni). Cette configuration pourrait supposer un changement du sens de circulation de l’avenue de la Gare. Le parking public devrait être gratuit.
  • Les commerces seraient désormais au nombre de 5 et concentrés sur le pourtour de la placette donnant sur la rue Leclerc.
  • Cette placette de 25 mètres sur 25 sera « continuée » sur la rue du général Leclerc de manière à former un ensemble avec le trottoir d’en face. Il s’agirait de surélever la chaussée afin de provoquer un ralentissement « naturel » des automobilistes.

Jeu douteux sur les perspectives qui donnent l’impression d’un alignement des hauteurs avec pourtant un à deux étages de plus que le bâti existant.

Notre question sur l’ensoleillement de la « placette » (25X25 m), exposée nord et surplombée de façades R+3+combles n’a pas reçu de réponse précise (pas de hauteur précise annoncée).

  • Le local associatif destiné à remplacer l’espace Clairefontaine comptera 300 m2 en rez-de-chaussée et une « réserve » de 50 m2 en sous-sol. La nouveauté est que le bâtiment donne sur l’extérieur des deux côtés et disposera désormais d’une exposition traversante avec un accès sur la sente donnant sur le parc et des ouvertures sur la voie d’accès au parking.
  • La sente qui doit traverser le projet immobilier depuis la rue Leclerc vers le parc doit être bordée de maisons de ville, après le passage d’une arche traversant le bâtiment R++combles qui surplombera la placette sur son versant sud et ouest. Cette sente sera cyclable et restera ouverte au public jour et nuit, des dispositifs visant à empêcher les deux-roues motorisés seront installés.
  • L’esthétique des bâtiments se veut plus « villageoise » avec notamment des volets (ce qui figurait déjà dans la version 2 exposée en octobre 2018)

Ce projet a donc évolué sous la pression des Saint-Loupiens mobilisés, et il faut reconnaître que la forte contestation a permis une amélioration. Toutefois, le péché originel demeure et nous regrettons toujours la méthode employée par cette majorité municipale car elle ne permet pas le consensus, ni ne garantit la définition d’objectifs d’intérêt général :

  1. Ce projet éminemment stratégique pour l’avenir de Saint-Leu est confié sans mise en concurrence à un promoteur privé bien connu des saint-loupiens.
  2. Ce projet est destiné à une population aisée en mesure de débourser plus de 5000 euros du m2, et il ne comporte aucun logement social malgré la pression qui pèse sur la commune en raison de son taux très en deçà des obligations légales, et la situation pourtant urgente du mal logement en Ile de France. Rappelons que le PLU adopté en 2017 exempte le centre-ville de la règle qui impose un quota de logements sociaux dans tous les projets collectifs.
  3. Ce projet précipite la destruction de la Croix-Blanche et occasionne le projet immobilier Bouygues, au sud de la gare, imposé là aussi sans aucune concertation.
  4. En comparaison du projet initial, cette troisième version semble un moindre mal mais elle demeure d’une densité forte avec tout de même 140 nouveaux logements.
  5. Nos questions au sujet des commerces et de l’intégration dans un projet urbanistique pour tout le centre-ville n’ont obtenu que des réponses floues :
  • Le promoteur s’engage à accompagner les commerçants pendant le chantier qui doit durer deux ans. Il se montre rassurant sur les pertes estimées pour ceux-ci et n’envisage pas de dédommagement mais l’organisation de temps forts destinés à renforcer l’activité des commerces de proximité. Sera-ce suffisant pour tenir après l’année noire qu’ils viennent de traverser ?
  • Y a-t-il un projet cohérent sur le centre-ville et notamment les rues Leclerc et de Paris afin de diminuer l’impact de l’automobile et favoriser les circulations douces ? La réponse est oui, cela suivra… Mais pas d’engagement plus précis à ce stade.
  • Comment la ville envisage-t-elle de s’assurer une maîtrise quant à l’implantation commerciale dans les nouveaux locaux, quand on connaît son impuissance actuelle sur des locaux qui demeurent désespérément vides? La réponse demeure assez floue. L’idée serait de faire appel à un investisseur qui piloterait ces implantations sur la base d’une charte que madame la maire se déclare prête à élaborer en concertation… Mais là non plus, aucun engagement précis sur les modalités.

C’est pour conclure le sens de notre engagement formulé plus haut: nous demandons pour ce projet:

  • de la mixité sociale
  • des garanties solides pour les commerçants
  • une consultation sur un véritable projet de ville

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.