Aménagement des horaires scolaires : face à la crise, une gestion unilatérale dommageable.

Rappel des faits :

-Le 14 janvier le gouvernement annonce que le protocole sanitaire à respecter dans les écoles se durcit.

-Le 15 janvier, suite aux annonces faites, Madame la maire s’adresse aux parents d’élèves via la page Facebook de la ville. Elle annonce qu’elle a demandé à la direction académique des services de l’Education Nationale (DASEN) d’établir à Saint-Leu les horaires scolaires suivants : 8h15-11h15, et 13h45-16h45, augmentant ainsi l’amplitude de la pause méridienne de30 minutes, allongeant la journée scolaire d’autant (15 minutes le matin et 15 le soir).

⇒ Cette solution est rejetée par l’ensemble des écoles de Saint-Leu-la-Forêt.

-Un second scénario est proposé par les équipes pédagogiques : mettre en place un décalage sur la pause méridienne en établissant plusieurs services avec une pause de deux heures avancée de 15 minutes pour certains groupes et retardée de 15 minutes pour d’autres groupes.

⇒ Cette seconde solution est votée par plusieurs écoles (3 du centre-ville) mais également rejetée par les autres durant les conseils d’écoles, et soulignons-le, en l’absence de représentants de la mairie.

– Hier vendredi 22 janvier, Mme la maire annonce sur la page Facebook de la ville avoir obtenu l’accord de la DASEN pour la première solution (la sienne) et que celle-ci s’appliquera à partir de lundi 25 janvier (date obligatoire pour la mise en place des mesures).

Beaucoup d’interrogations

Devant les réactions nombreuses et les interrogations qui nous sont remontées par les parents, Anne-Sophie Jacqueson et Loïc Vidal, membres de la commission éducation et vie scolaire au nom de Décidons Autrement Saint-Leu, ont adressé à Mme la maire et à sa première adjointe (en charge des affaires scolaires) une série de questions écrites sur ce sujet. Les services de la ville ont eu à cœur de nous répondre rapidement par téléphone (nous les en remercions).

Vous trouverez donc ci- dessous (en couleur) les éléments de réponses transmis par téléphone, que nous insérons au fil de notre courrier :

 « Nous  aimerions obtenir des précisions sur les raisons qui vous ont conduits à imposer contre l’avis des conseils d’école et à la veille de son application la solution que vous retenez pour l’application du protocole sanitaire à compter de lundi.

1) Quelles sont les données nouvelles du protocole sanitaire qui obligent à cet aménagement du service de restauration? S’agit-il d’une recommandation « dans la mesure du possible » qui devient obligatoire ?

Le « brassage », le fait que des élèves de classes différentes se retrouvent à la même table était jusqu’ici à éviter « dans la mesure du possible ». Il devient interdit. Les restaurants scolaires de la ville ont un fonctionnement qui ne le permet pas sans aménagement (self-service à Foch et service à table mais avec « brassage » tout de même à Prévert et Marie Curie). C’est ce qui explique la nécessité d’aménager les horaires. L’information de l’État aurait été reçue le 18 janvier avec une application demandée « le plus vite possible » puis la consigne est devenue « au plus tard le 25 janvier ».

2) Comment le brassage des élèves est-il évité lors du regroupement de la restauration du mercredi ?

Les élèves ne seront plus regroupés, ni d’ailleurs aux accueils de loisirs du matin et du soir.

3) Est-ce que le manque d’espace concerne l’ensemble des restaurants scolaires ou bien s’agit-il seulement de celui de Foch, dont la saturation hors contexte sanitaire est chronique depuis de nombreuses années face à la hausse de fréquentation que vous évoquez? Pourriez-vous nous transmettre les données permettant d’évaluer les capacités d’accueil de chaque restaurant avec les contraintes de ce protocole?

Les services nous indiquent qu’aucun des trois restaurants scolaires ne peut supporter l’application du protocole sans augmentation du temps de pause méridienne. Les travaux d’agrandissement du restaurant scolaire Foch n’ont pu avoir lieu comme prévu l’été dernier et se réaliseront l’été prochain (nous rappelons tout de même que le problème est chronique et identifié depuis des années). Les éléments précis que nous demandons nous serons communiqués par écrit.

4) Sur la base de quelle consultation des familles chiffrez-vous la hausse de fréquentation qu’entraînerait l’adoption de l’autre solution proposée par les équipes pédagogiques ?

L’estimation ne repose pas sur une consultation (qui aurait été trop longue à mettre en œuvre). Il s’agit d’une estimation « au doigt mouillé ». Il y a en moyenne 240 élèves « externes » (ne restant pas déjeuner à la cantine) chaque jour mais ce ne sont pas les mêmes d’un jour à l’autre. La crainte est que le décalage d’horaire au sein d’une fratrie empêche les parents de récupérer les enfants si les sorties et reprises ne coïncident pas.

5) Pourquoi avoir renoncé à recourir à d’autres salles à proximité (gymnases, par exemple) ?

Cette solution pose trop de problèmes avec les normes sanitaires (les repas ne doivent pas être consommés en dehors des restaurants scolaires concernés), il faudrait engager une transformation trop lourde de ces salles.

6) Comment expliquez-vous l’absence de représentants de la mairie lors des conseils d’écoles devant se prononcer sur la proposition que vous rejetez ? Le refus qui s’est exprimé lors de ces réunions n’est-il pas imputable à cette absence, qui ne témoigne pas d’une volonté d’écoute et de discussion avec les représentants concernés?

Les représentants de la mairie disent avoir renoncé à siéger à ces conseils d’école dans un souci d’impartialité. Nous ne comprenons pas dans quelle mesure l’absence de représentants se veut impartiale et nous rappelons l’incompréhension qu’elle suscite parmi les parents. La DASEN aurait été informée de cette décision en amont. Les services de la ville répètent néanmoins qu’il y avait une véritable volonté d’étudier cette seconde proposition, ce qui rend cette absence encore plus incompréhensible à nos yeux.

7) A combien estimez-vous la hausse de fréquentation qu’engendrera l’allongement de 30 minutes de la pause méridienne, déjà bien longue pour les parents qui télétravaillent par exemple et récupèrent malgré tout leurs enfants sur ce temps ?

Les services estiment que cette hausse probable sera absorbable avec le scénario retenu alors qu’avec la seconde solution, cela n’était pas garanti.

8) Quelles activités périscolaires pensez-vous mettre en œuvre pour que ces 2 heures 30 d’interruption pèsent le moins possible sur les enfants ?

Les moyens de la ville en termes de personnel d’encadrement ne permettent pas en l’état de proposer davantage d’activités. Les services nous assurent de la volonté de faire au mieux mais la situation est déjà tendue avec des difficultés à remplacer le personnel en cas de maladie.

Bien conscient.e.s de la complexité de la situation et de votre détermination à faire au mieux, nous sommes néanmoins surpris par la manière de prendre en compte les attentes et par le peu d’informations que vous partagez avec les élus concernés dans la commission éducation, notamment.

Nous vous remercions par avance pour les précisions que vous pourrez nous apporter,

Cordialement,

Anne-Sophie Jacqueson et Loïc Vidal »

L’analyse de Décidons Autrement Saint-Leu:

La situation que nous traversons est une crise exceptionnelle et la menace que représente l’arrivée de variants du virus apparemment plus contagieux et circulant peut-être davantage chez les enfants place évidemment les élus et les services municipaux face à des problèmes difficilement solubles. L’engagement des agents pour faire face à cette crise est exemplaire et nous le saluons à nouveau.

Le tollé suscité par la manière dont la décision de Mme la maire est adoptée révèle une conception du pouvoir que nous combattons au quotidien dans notre mission d’élu.e.s et à l’opposé des méthodes que Décidons Autrement Saint-Leu cherche à promouvoir. Il n’est pas impossible que la solution retenue soit la meilleure, ou la moins mauvaise, mais un travail en concertation, a minima avec les élus siégeant dans la commission éducation et vie scolaire, aurait certainement permis une meilleure compréhension et aurait peut-être permis d’explorer d’autres propositions (pourquoi ne pas lancer par exemple un appel au bénévolat pour l’organisation d’activités sur la pause méridienne?). La commission concernée n’a pas été informée ni consultée sur ce dossier.

Enfin, force est de constater à nouveau que la politique menée depuis maintenant plus de douze ans par la majorité au pouvoir a conduit notre ville à un manque de moyens matériels (espaces disponibles) et surtout humains (manque de personnel avec une gestion en tension qui influe également sur les conditions de travail des agents). Les choix budgétaires qui sont faits depuis de nombreuses années, faisant peser l’équilibre des finances sur la réduction des charges de personnel notamment atteignent leurs limites et il est inquiétant de constater que la majorité n’a aucunement l’intention d’infléchir cette politique, y-compris face à la crise sanitaire et aux crises sociales et économiques qui en découlent déjà (voir le rapport d’orientation budgétaire débattu lors du conseil municipal du 15 décembre dernier).

Nous sommes à votre écoute, n’hésitez pas à nous contacter pour échanger sur ce sujet, ou sur d’autres :

elus.dasl@gmail.com

pour la commission éducation :

Anne-Sophie Jacqueson : asjacqueson@saint-leu-la-foret.fr

Loïc Vidal : lvidal@saint-leu-la-foret.fr

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