Ce que nous souhaitons pour 2018

Pour celles et ceux qui n’ont pu assister à nos vœux vendredi dernier, vous trouverez ci-dessous l’intégralité du discours. Nous vous donnons rendez-vous très prochainement pour une réunion-débat. Abonnez-vous à ce site pour être tenu informé de la date et du sujet.

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais tout d’abord vous remercier pour votre présence, et profiter de l’occasion – puisque c’est l’objet de notre rencontre – pour vous présenter – au nom de notre association –  les vœux les plus sincères de bonne et heureuse année pour chacune et chacun d’entre vous, pour ceux qui vous sont chers. Que l’année 2018 vous apporte la santé, le bonheur et la réussite, le succès dans vos projets et l’accomplissement de vos rêves.

En 2017, nous avons vécu une année avec de nombreux changements majeurs : nouveau président, nouveaux députés, nouveaux sénateurs et même une nouvelle maire.

En 2017, le maire faisait le vœu de « rêver Français » et nous dévoilait un plan d’action « festif » dans sa lettre de février avec des annonces de différents événements sur la ville. Cette année, Madame le Maire, dans la continuité de son prédécesseur, pose ses vœux sous le signe de « cultiver nos plus belles énergies » … en nous forgeant « dans la joie et la bonne humeur des souvenirs qui comptent ». C’est beau. Et nous ne pouvons qu’apprécier ces quelques mots. Mais concernant les projets structurants pour la ville (les constructions à venir, les infrastructures à prévoir, les écoles-crèches, la gare…), trop peu de mots, juste le « réglementaire ». N’oublions pas que les enjeux et choix de 2017 (extension du PPP, partenariat public-privé, très couteux, pour financer les travaux de voirie par exemple) vont, sans aucun doute, influencer cette nouvelle année.

Maintenant que cette page 2017 est tournée, que nous réserve 2018 dans notre ville ? Quels sont les impacts de la politique nationale sur notre quotidien de saint-loupiens ? La poursuite des projets de la municipalité actuelle répond-elle à nos attentes ? Que pouvons-nous souhaiter ? Pour répondre à ces interrogations, je vous propose quelques vœux « locaux » que nous pourrions faire ensemble, très concrets et réalisables car ils sont la conséquence de plusieurs changements déjà annoncés et que je vais vous raconter.

Tout d’abord, depuis le 1er janvier, une nouvelle compétence a été attribuée aux collectivités : la décentralisation du stationnement payantCette année, dans les 840 communes où le stationnement est payant, les villes récupèrent la gestion des amendes jusqu’ici prise en charge par l’État. Dorénavant, le non-paiement du stationnement (jusque-là verbalisé à hauteur de 17 euros) n’est plus considéré comme relevant du pénal (PV) mais comme un Forfait Post-Stationnement (FPS). A Pontoise, le forfait passe à 25 €. À Franconville, qui compte 28 horodateurs surtout en centre-ville et près de la gare, le prix passera de 17 à 25 €. D’autres villes réfléchissent encore. Les effets attendus sont une meilleure fréquence de rotation des véhicules stationnés en surface et une amélioration de la fluidité de la circulation automobile. C’est un enjeu majeur de cohérence pour les politiques locales de déplacements. C’est aussi un levier possible pour l’attractivité des centres-villes et des cœurs d’agglomération. Mais, me direz-vous, Saint-Leu-la-Forêt ne possède pas de stationnement payant. Faisons le vœu que ce changement initie – enfin –  un débat et une réflexion auprès des habitants autour des problématiques de stationnement, en particulier en centre-ville, à la gare ou les jours de marché : doit-on envisager du stationnement payant certains jours, à certaines heures dans des lieux spécifiques ?  Dans les constructions à venir, la ville a-t-elle négocié avec les promoteurs des places de parking ouvertes à tous et payantes, notamment en centre-ville ? Avec une gratuité des 1ers  ¾ h comme cela se fait à Franconville, le temps de faire quelques courses ?

Autre changement promis dans la dernière compagne présidentielle et qui nous touche au plus près : 80% d’entre nous verront leur taxe d’habitation diminuer de 30% cette année (la suppression devant intervenir d’ici 3 ans). Une 1ère étape qui représente certes un gain pour les citoyens mais aussi une perte conséquente de revenus au niveau de la commune. Selon Antoine Homé (maire de Wittenheim, rapporteur de la commission finances et fiscalité locale de l’Association des maires de France AMF), la taxe d’habitation représente entre 20 et 25% des recettes des communes. Cet impôt assure au total 20 % des dépenses de fonctionnement des communes. Ne vous laissez pas abuser par le discours de la majorité dans le journal de la ville d’octobre-novembre 2017 où l’ancien maire fait un raccourci facile et simpliste en comparant les recettes de cette taxe (environ 5 millions d’euros) et le budget de fonctionnement de la ville de 15 millions. A croire que la majorité actuelle prépare le terrain pour vous expliquer son manque d’investissement d’infrastructures publiques sur 2018 ! Moins de recettes n’est pas synonyme de moins de services mais bien avec plus de contrôle des dépenses et des choix politiques de priorité de développement de la ville. 20 000€ de dépenses pour un week-end festif à Noël, est-ce raisonnable ? Certes, c’est plaisant mais multiplier par le nombre de week-end événement sur l’année, je vous laisse faire le calcul … Ce budget semble bien lourd, comparé aux difficultés dans le secteur social ou aux besoins des associations. Associations qui pourraient être davantage associées à ces festivités.

Alors faisons le vœu que la majorité actuelle ait déjà prévu le manque-à-gagner de la taxe d’habitation et demandons-leur des comptes sur les actions qu’ils comptent mener pour conserver une qualité de service que vous attendez. Peut-être du stationnement payant ? Sachez qu’une réflexion est en cours au niveau national avec plusieurs pistes telles que le transfert aux communes et aux intercommunalités d’une part d’impôt sur le revenu ou encore faire redescendre vers les communes une partie de la taxe foncière. Sans compter que l’État s’est engagé à compenser chaque année les 10 milliards de pertes induites par ce nouveau dégrèvement de la taxe d’habitation. Mais ce n’est qu’une promesse. A voir si elle sera tenue. Faisons le vœu que Saint-Leu-la-Forêt ne fasse pas la fine bouche en s’arc-boutant sur des principes politiques si une aide nationale est tendue comme elle l’a fait pour les emprunts toxiques !

Parlons maintenant du Projet de loi finance 2018 et de la « fameuse » baisse de la dotation globale de fonctionnement. Il n’est pas programmé en 2018 de baisse nette, mais une sorte de « contrat de confiance » entre l’État et les collectivités : si celles-ci s’engagent à diminuer leurs dépenses de fonctionnement, et le font réellement, elles ne verront pas leur DGF baisser – et dans le cas contraire il y aura un malus. Encore une fois, ne nous laissons pas endormir par le joli raccourci mensonger annoncé dans le journal de la ville d’octobre-novembre 2017 avec l’article ayant pour titre « Les dotations de l’État vont encore baisser ». La réduction de près de 3,9 milliards d’euros par rapport au montant inscrit en loi de finances pour 2017 (30.860.013.000 euros) dont parle l’ancien maire touchera uniquement les régions, et elle s’explique par le remplacement de la DGF des régions par une fraction du produit de la TVA. Faisons le vœu d’une équipe municipale honnête et active dans un intérêt général local.

Enfin, je terminerai ce discours par un vœu de prospérité pour notre nouvelle association « Décidons Autrement Saint-Leu », qu’elle grandisse, qu’elle porte de beaux projets d’intérêt général et qu’elle fasse émerger la démocratie participative locale. Notre objectif est la création d’une politique alternative pour la ville bien au-delà des calculs politiques ou accointance entre petits amis mais dans l’idée d’un rassemblement de saint-loupiens et saint-loupiennes motivés pour dessiner leur cadre de vie de demain. Nous faisons les vœux pour 2018 de plus de transparence, plus de participation des saint-loupiens à la prise de décision politique, à des projets réalistes et utiles face à des enjeux stratégiques forts tels que l’éducation et l’urbanisme.

Certes, j’entends déjà certains dire « ils sont dans l’opposition, ils ne proposent rien à part des critiques négatives ».

Oui nous sommes dans un rôle d’opposition qui signifie que notre positionnement n’est pas celui de la Maire quant à sa gestion des affaires communales. Nous ne voulons pas « gérer la ville comme une entreprise », comme elle l’a affirmé lors de sa prise de fonction, son rôle n’étant pas de faire du bénéfice.

Oui nos moyens sont réduits, tout est réalisé et financé par nous-mêmes (à part l’encart légal de 1000 caractères dans le journal de la ville). Nous n’avons aucun pouvoir décisionnaire contrairement à la majorité municipale.

Oui notre rôle est celui d’un garde-fou, nous sommes les garants de la démocratie locale. Nous fonctionnons en travail d’équipe par l’étude approfondie de tous les projets pour en évaluer le bien fondé et nous aimerions que plus de saint-loupiens aient leur mot à dire. Nous serons attentifs et vous tiendrons informés des projets de la majorité tels que celui de réhabilitation du centre-ville, mais aussi de la rénovation de la façade de la mairie, de la construction de la nouvelle salle des fêtes rue Gambetta et du développement du projet d’écoquartier dans la Plaine.

Mais au-delà de ça, oui, nous souhaitons être un outil de veille, de réflexion et de propositions pour et avec les habitants de Saint-Leu-la-Forêt.

Pour réaliser concrètement cette alternative, nous avons besoin de vous, de vos attentes et d’échanges. Pour cela, nous vous proposerons tout au long de l’année des débats thématiques sur des préoccupations de la vie quotidienne pour monter des projets et les exposer en conseil municipal. Soyons acteurs de notre cadre de vie et nous vous invitons à nous rejoindre dans cette aventure.

En 2018, décidons autrement.

Delphine Armandin

2 réponses à “Ce que nous souhaitons pour 2018”

  1. Bonjour.
    Au risque de paraître hors-sujet, nous nous étonnons, à la France insoumise, de l’absence assez curieuse de l’écologie dans vos vœux, même si, en cherchant bien, on peut en trouver quelques traces dans votre réflexion sur le stationnement ou l’urbanisme.

    S’il est bien entendu que votre objet est strictement local, on se permettra de remarquer que, puisque vous pointez à juste titre les effets induits des politiques nationales, il nous paraît particulièrement surprenant que vous ne souteniez pas la campagne commune « Sortir du nucléaire ». N’avez-vous pas dans vos rangs des adhérents de partis écologistes ?

    80 % de la population française vit à moins de 100 km d’une centrale nucléaire… De fait, il s’agit bien là, aussi, d’un enjeu local.

    En tout cas, il n’est encore pas trop tard : venez participer à nos côtés !

    Bien à vous.
    Le Groupe d’Action « Saint-Leu l’Insoumise ».

    1. L’écologie est présente dans chaque action humaine car, par définition, l’écologie c’est l’étude des relations réciproques entre l’homme et son environnement moral, social, économique. Elle n’est pas oubliée car c’est un socle incontournable et indispensable de nos jours dans chaque projet mené.

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