Projet Verrecchia : un modus operandi anti-démocratique pour un projet encore flou !

L’Enquête publique sur le déclassement des parcelles de l’îlot Croix-Blanche, vendues à Verrecchia, a lieu jusqu’au 13 avril minuit. Envoyez ou venez donner votre avis au commissaire enquêteur avant mardi prochain. Ici, nous rappelons les principales raisons pour lesquelles le groupe DASL s’est opposé dès l’origine à ce projet qui changera irrémédiablement le cœur de notre ville (ici, notre avis auprès du Commissaire).

Sans relâche, nous avons dénoncé l’absence de concertation réelle quant au devenir de cet îlot urbain du cœur de ville, patiemment acquis par la ville depuis les années 2000, l’absence de mise en concurrence des promoteurs, l’absence de logements sociaux, particulièrement dans le Centre-ville, et la destruction de notre équipement culturel, avant même la définition du projet qui doit le remplacer.

Il y a donc la façon dont ce projet est mené par la municipalité.

Nous nous interrogeons notamment sur « le reste à charge financier », c’est à dire ce que nos impôts vont devoir financer dans ce projet, au regard du produit de la vente. La Ville va en effet devoir débourser plus de 2,5 millions euros pour racheter l’espace Clairefontaine et des parkings. La municipalité rachète donc au promoteur ce qu’elle a vendu… au promoteur ! Et Verrecchia récupère près de la moitié du prix d’achat des parcelles fixé à 5,7 millions d’euros.

Autre point majeur : l’information et la concertation sur ce projet d’envergure et d’autres.

 Nous sommes le seul groupe élu à faire la publicité de cette enquête publique auprès des citoyens. Rares sont les panneaux administratifs qui affichent l’information, par ailleurs totalement absente des murs de l’Hôtel de Ville. Ce projet n’a fait l’objet d’aucune procédure de concertation. Aucun registre n’a recueilli les avis des citoyens et les informations du public se sont limitées à une réunion publique fort chahutée en mars 2018, suivi d’une exposition la même année

Dans son rapport sur l’enquête publique visant au déclassement de parcelles pour le projet Bouygues, rue Gambetta, en 2020, le commissaire enquêteur avait déjà constaté « un manque d’information sur les grands projets de développement urbanistiques » et suggérait à la municipalité « d’ouvrir une campagne d’information et d’explications sur le Plan Local d’Urbanisme en vigueur, pour faire échos à de nombreuses demandes de réunions publiques ». Il n’a pas été entendu.

Suite aux protestations, le projet Verrecchia a été révisé, mais il a été retenu dans sa troisième version sans que la mairie ne communique – même auprès des élus – sur les modalités d’une concertation qu’elle affirme avoir menée.

Plusieurs points nous semblent poser problème et devoir être interrogés dans le cadre de l’enquête : 

  • Pourquoi une partie de la sente qui relie le parking à l’avenue de la Gare n’est-elle pas soumise à l’enquête publique (parcelle BD 475) ?
  • Le conseil municipal du 10 juillet dernier ayant intégré la parcelle BD 465 au domaine privé communal, pourquoi cette demi-sente est-elle concernée par le déclassement ?
  • La partie du parc du Charme au Loup qui sera concernée par le projet n’entre pas dans cette enquête alors qu’il s’agit du seul parc public du centre-ville.
  • Le conseil municipal du 23 mars dernier a acté la vente des parcelles 479p et 465, avant même la tenue de cette enquête publique.

On constate ainsi que, par un procédé désormais bien connu des Saint-Loupien.ne.s, l’enquête publique intervient une fois le projet bouclé, hors de toute procédure de concertation !

Une des questions cruciales que pose ce projet touche à la circulation et à l’accès par tous les Saint-Loupien.ne.s au centre-ville et à ses nombreux commerces.

Sans parler de la difficulté de stationnement que vont occasionner les travaux, il ne faut pas oublier que céder des espaces publics à des propriétaires privés pose la question des servitudes (accès obligatoire pour tou.te.s) auxquelles ils accepteront de se soumettre. Les espaces publics soumis au déclassement représentent un lieu de circulation important, notamment à pied et à vélo (circulations douces) depuis les coteaux vers la gare et pour accéder au parc du Charme au Loup.

Comment accepter le déclassement de ces parcelles sans précisions sur la nature des conventions de servitude envisagées ? Quelle sera la véritable superficie des espaces publics rendus aux Saint-Loupien.ne.s ? Le promoteur Verrecchia n’a toujours pas présenté son projet dans ses dimensions exactes, proposant uniquement des dessins aux perspectives parfois hasardeuses.

Autre interrogation : l’aspect du Centre-ville et l’atteinte au Parc du Charme au Loup et à la Croix-Blanche.

Les objectifs affichés dans les orientations d’aménagement et de programmation (OAP) de notre PLU (p17) parlent de « préserver ce qui fait du centre-ville l’un des derniers centres-villes traditionnels de la vallée de Montmorency ». Or rien dans le gabarit et l’aspect général des bâtiments prévus ne semble préserver l’aspect « traditionnel » du centre-ville. À ce jour, aucune donnée précise sur la hauteur exacte projetée n’a été divulguée.

Nous sommes également inquiets pour le Parc du Charme au Loup dont il s’agit de « conserver la vocation récréative et paysagère [car il est le] seul square public en centre-ville », selon l’OAP. Alors pourquoi le parc en lui-même n’est-il pas répertorié comme espace vert protégé sur le plan de zonage du PLU ? Combien d’arbres seront abattus ? Combien seront replantés et dans quelles conditions ?

Enfin, la disparition de la salle de la Croix Blanche n’a pas ouvert de véritable concertation sur la prochaine salle, annoncée dans le projet Bouygues de la rue Gambetta. Elle n’est à ce jour qu’une « coquille » dans le projet du promoteur, retenu lui aussi sans aucun appel d’offre.

Face à ce nouveau déni de démocratie, Envoyez ou venez donner votre avis au commissaire enquêteur chargé de l’enquête publique sur le déclassement des parcelles de l’îlot Croix-Blanche, vendues à Verrecchia, jusqu’au mardi 13 avril minuit.

 

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